Le collectif Société
Anti-Fourrure a partagé il y a quelques semaines une pétition à signer contre
une exploitation d’animaux à fourrure au Tatarstan. Son auteure a fait l’objet
d’un article et la pétition qui a mobilisé des centaines d’individus dans le monde
et d’associations, fait désormais débat dans ce territoire russe. Nous avons
traduit pour vous cet article.
Traduction de l’article de Kazan First, par le collectif Société
Anti-Fourrure. Version originale de l’article : https://kazanfirst.ru/feed/69109.
Les faits se
déroulent au Tatarstan, en territoire russe, dont la capitale est Kazan.
L’article
attire l’attention au sujet de l’exploitation d’animaux à fourrure par la
société Biruli, dans cette région, et de la mobilisation des militants pour la
protection animale en Europe, qui demandent la fermeture de cet élevage
d’animaux à fourrure. Une pétition a été lancée sur le site Change.org, que le
collectif Société Anti-Fourrure a notamment relayée, à la sollicitation de son
auteure, Julia Vrillaud. Cette pétition a pour but la liquidation de cette
entreprise pour maltraitance d’animaux destinés à devenir des manteaux de
fourrure. Elle s’adresse à monsieur Poutine et au président de la République du
Tatarstan, ainsi qu’au chef de la région en question et est écrite en trois
langues, russe, anglaise et française. Son auteure a fait des études de relations
internationales, travaille à l’ambassade de Hollande, en Ukraine, et vit à
Paris.
Julia Vrillaud
révèle que les animaux de cet élevage sont considérés comme de la matière pour
créer des manteaux de fourrure ; ils ne bougent pas, ne jouent pas avec
leurs congénères, ne sortent pas des cages, marchent sans cesse sur un sol
grillagé, sans paillage, et ne voient pas le soleil. L’entreprise tue les
animaux sur place, dans les cages et la cruauté infligée à ces êtres sensibles
n’est pas justifiée.
L’auteure de
la pétition déclare que les photos prises sur cet élevage ont horrifié les
organisations de protection animale internationales et les habitants de la
planète, justifiant un nombre important de signatures de la pétition.
D’après les informations de Kazan First, le 15 avril, des étudiants
de la faculté de l’Académie vétérinaire de Kazan ont visité l’élevage en
question. Ils ont vu des bébés zibelines dans les cages et certains ont pris
des photographies, qui ont circulées sur les réseaux sociaux. Spécifions toutefois
que la photographie issue du compte Instagram de Alsou Mingazina et prise le 15
avril, n’était pas soumise à un accord pour qu’elle soit utilisée dans la
pétition.
Les conditions
de vie de ces animaux sont cruelles, selon ces étudiants et bien que l’un des
étudiants interrogé pense que les exigences de la pétition sont difficilement
réalisables, il affirme en partager les idées.
Sur son site,
la société Biruli déclare s’être spécialisée dans la production de visons,
renards et zibelines, des animaux considérés par la société comme les plus
rentables. L’année dernière, la peau de zibeline valait 135 $ par pièce, cette
année elle en vaut 220. Les peaux sont vendues dans des ventes aux enchères à
Saint-Pétersbourg.
Cette société
est de plus en expansion car elle construit de nouveaux bâtiments pour
l’exploitation de nouvelles zibelines. Selon l’entreprise, actuellement, la
rentabilité est de 33 % pour les zibelines, les jeunes animaux survivent à 97 %
selon elle, tandis qu’elle exploite 3 types de visons (de 3 couleurs
différentes). La direction parle de bonnes conditions de vie, mais qui portent
principalement sur la nourriture, qui consiste en pommes, poissons, viande de
cheval et de bœuf, car, selon la société, la qualité et la santé de l’animal dépendent
de ce qu’il mange.
Cette
entreprise a été fondée en 1986-1987. Aujourd’hui, elle compte 1680 renards
argentés. Elle a débuté l’exploitation des zibelines en 1949 et compte
aujourd’hui 1650 femelles et 1530 mâles. L’élevage de visons commencé en 1948,
en comprend désormais 1700.
Ce n’est pas
la société la plus connue du Tatarstan. La dernière fois que les mass-médias on
parlé d’un élevage d’animaux à fourrure, était en 2015, lors d’un enquête
consistant à déterminer si l’entreprise respectait les lois face à ses
salariés. La société incriminée a été sommée de payer 500 employés, auxquels
elle devait leurs salaires d’avril-mai (la somme s’élevant à un montant de 11
500 000 roubles).
Le chiffre
d’affaire de l’entreprise s’élève à 335,6 millions de roubles, tandis que ses
bénéfices net représentent 48 millions de roubles.
Voici les
propos de Julia Vrillaud, recueillis par Marianne Fontaine, co-responsable du
collectif Société Anti-Fourrure :
« Les
propriétaires de cette manufacture ont découvert l'article et ce qu'ils écrivent est vraiment horrible. Ils
disent que […] leur manufacture représente beaucoup d’argent et ne sera jamais
fermée, que notre but est de discréditer la Russie. Et que nous, les Européens,
sommes jaloux de cette manufacture hors concurrence ! Ils ne disent pas même
une seule fois que ce sont des animaux vivants et sensibles ! Ne
mentionnent que "notre marque", "de l’argent", "nos
produits". Ils demandent également pourquoi nous avons décidé d'agir seulement
maintenant, alors qu'ils existent déjà depuis 60 ans. Ils pensent donc que notre
but est de les discréditer en tant que concurrent. Ils ne croient pas que les gens
puissent aimer des animaux et cherchent à éviter des souffrances à des êtres
sensibles, tandis que cette industrie est aussi très polluante et ne tue pas
que les animaux de l’élevage, mais aussi ceux utilisés pour nourrir les bêtes
encagées. Mais, en même temps, beaucoup de gens de Kazan
ont signé contre cette manufacture. J’espère qu’après que le collectif Société
Anti-Fourrure aura publié l’article à ce sujet, nous aurons de nouvelles signatures
de la pétition, pour affirmer que nous sommes nombreux à refuser la fourrure
animale. »
Julia Vrillaud
Le collectif Société
Anti-Fourrure espère que chacun entendra l’appel de Julia Vrillaud et des
animaux à fourrure exploités par cette industrie que nous savons violente,
polluante et dangereuse pour la santé de ceux qui y travaillent et de ceux qui
la portent. Si le public et les associations s'élèvent de plus en plus contre la fourrure animale, ce n'est pas pour discréditer des sociétés, mais bien parce que chacun.e est de plus en plus conscient.e.s que cette industrie comporte bien trop d'impacts négatifs pour être encore soutenable. Nous invitons celles et ceux qui ne l’auraient pas encore fait à signer la
pétition et vous informerons de la suite de cette action : stop-fur-farms-in-russia-мир-обращается-к-вам-с-просьбой-закрыть-фабрику-смерти-животных-ради-шуб-зао-бирюли